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Le projet d’universitarisation des études françaises en Grèce est conçu dès la fin du XIXe siècle. Il s’inscrit dans le cadre des stratégies étatiques mises en œuvre par la Grèce et la France en vue de promouvoir leurs intérêts culturels, économiques et politiques respectifs. À Thessalonique, il se concrétise par des initiatives visant, entre les deux guerres, à faire fonctionner une chaire de langue et littérature françaises au sein de la nouvelle université créée en 1925. Or, la période comprise entre la publication de la loi constitutive et la Seconde Guerre mondiale est surtout jalonnée de projets délaissés, de régressions et d’accélérations qui laissent percevoir la multiplicité des enjeux impliqués. Cependant, au cours de la décennie qui suit le conflit et sous l’effet du processus de recomposition des zones d’influence des grandes puissances, émerge en Grèce, en matière de disciplinarisation académique des littératures étrangères, un nouveau paysage universitaire composé de structures issues de conventions culturelles bilatérales : dans ce contexte, est née, en 1954, après de longues négociations menées entre les gouvernements hellénique et français, la section salonicienne d’études françaises, formule de préparation professionnelle qui, intégrée dans l’Institut de langues et littératures étrangères, devait durer jusqu’à la fin des années 1970.
The project of the universitarization of French Studies in Greece has been conceived and designed since the late nineteenth century. It is part of state strategies implemented by Greece and France to promote their respective cultural, economic and political interests. In Thessaloniki, it materializes through initiatives launched during the interbellum and aiming at the creation of a Chair of French Language and Literature in the new university. However, the period between the publication in 1925 of the law establishing this University and the Second World War is mostly dotted with abandoned projects, regressions and accelerations that allow us to perceive the multiplicity and complexity of issues involved. Nevertheless, during the decade following the conflict and under the effect of the processes of recomposing the influence zones of the Great Powers, a new landscape for both Greek Schools of Humanities emerges, characterized mainly by the academic disciplinarization of Foreign Languages. It is formulated by structures stemming from bilateral cultural conventions. In this context and after lengthy negotiations between the French and the Greek government, a French Studies Department is integrated in the Institute of Foreign Languages and Literatures of Thessaloniki in 1954. This new academic formula for initial teacher professional preparation was to last until the late 1970s.