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Cette étude traite de l’influence de Claudel sur le milieu enseignant féminin au cours de la période de l’entre-deux-guerres. Nombre d’enseignantes et de futures enseignantes du secondaire public, intellectuelles – terme décliné alors au masculin – nourries des valeurs d’une République laïque et soumises à la règle imposant la neutralité scolaire, participent aux débats intellectuels de leur temps marqués par un renouveau spirituel. Paul Claudel tient une place privilégiée au sein de cette effervescence intellectuelle. Ce travail prend donc acte de l’intérêt que suscite dans ce milieu laïc l’oeuvre claudélienne et tente de faire émerger un aspect du versant féminin du mouvement intellectuel de cette période.
Dans une première partie l’analyse porte sur les Sévriennes. Des témoignages (lettres, écrits autobiographiques d’anciennes Sévriennes), le dépouillement de la rubrique « Lectures » du Bulletin de l’Association des élèves et anciennes élèves de Sèvres révèlent la participation des futures professeures aux grands débats portant sur Dieu ainsi que l’intérêt qu’elles manifestent pour les écrits de l’auteur – intérêt soutenu par l’enseignement du professeur Paul Desjardins.
La deuxième partie de l’étude tente de mettre en relief les affinités éclectiques entre Claudel et trois enseignantes qui ont publié leurs écrits dans la première moitié du XXe siècle : la philosophe Simone Weil, la littéraire Marguerite Aron et la germaniste Jeanne Ancelet-Hustache. Cette partie s’attache surtout à faire émerger leurs itinéraires privés et intellectuels.