Abstract:
À travers une approche comparative, la présente étude confronte les récits des voyageurs français du XVIIe siècle, qui ont parcouru l’Orient méditerranéen, au « livre des voyages » d’Evliya Çelebi. Après avoir abordé les relations diplomatiques franco-ottomanes, nous traitons de l’image de l’Empire ottoman communiquée dans les récits, les journaux et les traités des voyageurs français. Plus précisément, nous présentons les récits de Pierre Giles, Jean Thévenot, Joseph-Guillaume Grelot, La Croix et Antoine des Barrès, dont nous analysons les informations relatives à l’administration, la société, la religion et l’art ottomans. Contrairement à la structure déjà formée du récit viatique français, qui exprime l’approche ethnocentriste de ses auteurs, le « livre des voyages », qui dévoile la perception d’un Ottoman, ne suit pas de règles préétablies. Ainsi, à l’opposé des récits viatiques français, qui se réfèrent à la décadence de la force et du prestige du sultan, comme dans le cas des Mémoires de La Croix, le « livre des voyages » de Çelebi, qui comprend souvent des digressions sur la personnalité et les fonctions de Melek Ahmed Pacha, s’attarde sur la puissance du sultan ainsi que sur la structure et les caractéristiques de la hiérarchie de la société ottomane. Notons que la subjectivité des récits des voyageurs français du XVIIe et de Çelebi, malgré la richesse de leurs informations, nous oblige à les traiter avec précaution.
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