Publications by Year: 2008

Book Chapter
Efthymiou L. Les voies du voyage chez Simone de Beauvoir et quelques autres universitaires. In: Simone de Beauvoir cent ans après sa naissance, Contributions interdisciplinaires de cinq continents. Thomas Stauder . Tübingen: Gunter Narr Verlag; 2008. Publisher's VersionAbstract
Cette étude ambitionne d’éclairer un aspect de la voie singulière tracée par Simone de Beauvoir au sein de l’Université où elle fut professeure de philosophie entre 1931 et 1941 : l’acte de voyager. La réflexion proposée tente d’inscrire les voyages beauvoiriens « outre France » (1931-1938) dans le contexte plus vaste de l’expérience viatique d’avant-guerre des enseignantes du secondaire, afin de mettre en évidence le caractère spécifique des pérégrinations de cette professeure de passage. Dans cette perspective, le récit viatique de Beauvoir incorporé dans son oeuvre autobiographique La force de l’âge (avec des renvois à sa correspondance personnelle avec Jean Paul Sartre et Jacques-Laurent Bost): est étudié en confrontation avec les textes de six enseignantes et anciennes Sévriennes publiés entre 1938 et 1934 dans le Bulletin de l’Association des élèves et anciennes élèves de Sèvres.Compte tenu de l’hétérogénéité relative du corpus, de la pluralité des discours et de la diversité des voix qui interviennent en chassé-croisé, cette analyse comparative permet de faire surgir l’originalité du récit de Simone de Beauvoir. Les textes des six Sévriennes transmis au sein d’un réseau universitaire ont clairement un but pédagogique : en privilégiant une approche de l’altérité qui respecte le discours hégémonique de l'époque, ils visent en premier lieu à informer, à instruire sinon à inciter au voyage. Leurs auteurs font ainsi de l’acte d’écrire un acte social. À l’opposé, la narration de Simone de Beauvoir relate un voyage individuel dont le but est la recherche d’un bonheur égoïste à travers la découverte d’un monde culturellement et socialement différent. L’acte de publicité est dans une optique d’utilité sociale entièrement gratuit : il s’agit d’un acte de création littéraire à travers lequel est assouvi encore une fois un besoin personnel.
Journal Article
Ευθυμίου Λουκία. Φύλο και ιστορία: η έμφυλη διάσταση στα γαλλόφωνα εγχειρίδια ιστορίας του Κεμπέκ (1980-2004). Επιστημονική Επετηρίδα της Φιλοσοφικής Σχολής του Πανεπιστημίου Αθηνών . 2008;ΛΘ:229-250.Abstract
Cette étude fut élaborée dans le cadre d’une bourse de recherche du gouvernement canadien (Canadian Studies Faculty Enrichment Award) et s’appuie sur un matériel récolté dans divers centres de recherche (Bibliothèque nationale du Québec à Montréal, Bibliothèque des sciences humaines et sociales de l’université Laval, Centre de documentation de la Centrale de l’enseignement du Québec) et organismes québécois (Centre de documentation et Coordination à la condition féminine au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport). La recherche ambitionne de combler un vide historiographique : au Québec, une des régions les plus progressistes de la francophonie en matière d’égalité des sexes et de parité, le champ d’investigation des représentations des sexes et du genre dans les manuels scolaires du secondaire est encore inexploré.L’étude porte plus précisément sur les manuels d’histoire des deux dernières classes de l’enseignement secondaire en usage entre 1980 et 2004. Pourquoi des manuels du second cycle du secondaire ? Dépourvus des stéréotypes trop voyants rencontrés parfois dans les manuels de l’école primaire, ils se prêtent plus facilement à l’analyse. Pourquoi des manuels si récents ? Compte tenu de la mission civique dont ils sont investis, l’examen de ces ouvrages permet d’interroger un avenir en train de s’inventer. La démarche méthodologique adoptée est à la fois quantitative et qualitative : constituer un corpus de notations sexuées afin d’examiner la place de chaque sexe dans l’histoire scolaire québécoise ; comparative également : il s’agit de mettre en évidence tant les évolutions advenues au cours de vingt-cinq ans que les lignes de force communes et les disparités entre manuels.Deux axes se profilent : l’examen des sources imprimées (programmes d’études, manuels) qui révèle un certain progrès de la place accordée au sexe féminin dans l’espace historique ; la proposition d’une relecture de deux périodes historiques fondée sur les apports des spécialistes de l’histoire des femmes et du genre, afin de repérer les vides laissés dans le récit historique : il s’agit des XVIIe et XVIIIe siècles (étude de l’histoire de la colonie française de la Nouvelle-France) d’une part, de la période de l’entre-deux-guerres (étude de l’histoire de France), d’autre part. L’étude des chapitres correspondants des manuels québécois révèle que l’action des individus est largement mesurée à l’aune des structures du pouvoir interprétées au masculin ; les femmes, n’étant pas toujours concernées par cet aspect de l’histoire, restent souvent invisibles.
Conference Paper
Ευθυμίου Λουκία, Μενεγάκη Μαρία. Γαλλοφωνία και νέα έμφυλη κοινωνία. In: Language in a Changing World. Athens: National and kapodistrian university of Athens; 2008. pp. 351-357.Abstract
Cette étude porte sur l’évolution de la question de la parité linguistique dans quatre régions de la francophonie à partir des années 1970 : la France, le Québec, la Communauté française de Belgique et la Suisse romande. Elle examine le degré d’adaptation de la langue française aux conquêtes professionnelles et politiques du sexe féminin. Sont pris en considération les paramètres suivants :1. Les prises de position divergentes des linguistes. À la fin du XXe siècle deux sont les camps formés au sein des communautés francophones (notamment en Europe) : d’une part, les linguistes traditionnels prônent le caractère inaltérable d’une langue qui ne peut en conséquence devenir, en aucun cas, objet de revendications féministes ; d’autre part, les thèses des linguistes féministes qui mettent en valeur la dimension sociale de la question : à leur sens, la langue n’est pas neutre, mais constitue, au contraire, un vecteur privilégié de culture, d’idéologie.2. Les politiques en la matière mises en oeuvre par les pouvoirs publics dans les quatre pays de la francophonie considérés. Le Québec fut le premier à prendre des mesures en faveur de la féminisation linguistique ; suivent les autres pays, à partir des années 1990 notamment.3. La mise en application de la réforme linguistique dans le secteur administratif, dans le domaine de la lexicographie et des médias également. En ce qui concerne le secteur public, les enquêtes effectuées ont enregistré des résultats encourageants : utilisation des formes féminines des noms de métier, grade, fonction et titre dans les documents émanant des administrations ou des partis politiques. Presse et télévision ont largement contribué à la diffusion de la question en médiatisant le débat ; en adoptant également, dans la majorité des cas, les règles de la féminisation linguistique. La lexicographie, enfin, suit, bien que plus lentement, les évolutions dans ce domaine.
Journal Article
Efthymiou L. Récits de voyage : quatre enseignantes à la Belle Époque. Clio, Histoire, Femmes et Sociétés. Voyageuses [Internet]. 2008;(28):133-144. Publisher's VersionAbstract
La présente recherche prend appui d’une part sur les textes viatiques d’un groupe de voyageuses françaises appartenant au milieu de l’enseignement secondaire féminin et d’autre part sur leurs dossiers personnels conservés aux Archives Nationales. Le profil socioprofessionnel de ces éducatrices commande le caractère spécifique de leur voyage (pays de destination, motif du voyage, contraintes temporelles et financières) et de son écriture (discours qui sous-tendent le récit). Par la publication de ces textes au début du xxe siècle un genre particulier de narration est créé : le récit de “voyage universitaire” féminin.This article examines a series of texts written by a group of French women travellers, who were secondary school teachers, in conjunction with their personnel files in the French National Archives. Analysis of the socio-professional profile of these teachers sheds light on their travels (country of destination, reasons for embarking on this journey, financial and chronological limitations) and its textualisation, that is the specific discourse underlying and enveloping their narrative. The publication of these narratives in the early 20th century, constitute a new literary genre: the female educational travelogue.