Abstract:
La direction politique turque Davoutoglou-Erdogan (dans cet ordre hiérarchique) perçoit, à long terme, la diminution de l’importance stratégique de la Turquie pour l’Occident et l’Otan. Ce phénomène est dû à la fonte des glaces dans le passage du Nord-Est (détroit de Béring) qui permettra, dans quelques années, à la Russie d’atteindre les points stratégiques de l’océan Indien en trois fois moins de temps que les Américains. Ce fait, signe des temps, réduit l’importance du rôle de la Turquie –et de la Grèce– dans l’endiguement de l’accès de la Russie aux eaux chaudes de la Méditerranée et limite donc dans une large mesure l’intérêt de cette aile sud-est de l’Otan. Ce rôle est mis en évidence par une communication consistant en un emballage idéologico-moral de l’«amitié helléno-turque», laquelle est constamment mise à mal par Ankara en mer Égée, à Chypre –pourtant État membre de l’Union européenne– dont elle occupe 38 % du territoire et de la zone économique exclusive.