Abstract:

Les développements actuels, après la démystification du rêve marxiste qui a eu lieu avec la chute du Mur de Berlin, l’effondrement de l’Empire Soviétique et le réveil des nationalismes régionaux, exigent de la part de la communauté internationale et de ses appareils de décision une analyse précise et attentive du nouveau paysage géopolitique. À mon avis, cette analyse doit se faire selon deux axes: a) Les évènements du XXe siècle qui ont mené à des crises et a des conflits ont souvent abouti à la « création de démons » qui ont été loin de contribuer à l’établissement du progrès et du développement au niveau international. b) D’autre part, ce totémisme politique a conduit les sociétés de la «guerre froide» à l’acceptation de «tabous» politiques qui ont fonctionné comme de facteurs d’équilibre de la terreur et de la suspicion: -équilibre qui a toutefois permis au mécanisme international, économique et politique de tourner dans le cadre d’un économie de plus en plus internationale avec de rythmes connus à l’avance même s’ils n’étaient pas excellents. -équilibre qui a aidé ne serait-ce qu’à l’établissement de conceptions culturelles nationalistes chez des nations comme celles de la mosaïque ethnique de l’URSS, qui, avant l’instauration du système soviétique et de la deconsécration de la métaphysique marxiste, étaient attelées au char de la métaphysique proprement dite. Celle-ci était tout à fait inadéquate comme base culturelle de sociétés qui désirent rattraper les réalisations dues aux progrès technologiques et à l’évolution politique et sociale. Les évaluations et /ou propositions des analystes dans le cas présent sont de trois types: i) Puisqu’ il n’y a pas de démons, il n’y a donc plus de causes des confrontations internationales, de conflits et de crises. Collaborons donc tous pour le bien de tous! ii) Hélas, il n’y plus de démons. Fabrique-on donc de nouveaux pour le bien de tous! iii) L’évolution en spirale d’histoire de la civilisation de l’homme a déjà commencé à parcourir une nouvelle démarche, supérieure, de son hélice: les anciens démons «a la forme bien définie et identifiable» commencent à céder la place à d’autres démons primaires, informes et mêmes non identifiables, qui prendront une forme et un contenu avec la manière dont nous le traiterons. Faisons donc attention à la manière de les traiter. En résume, nous pouvons dire que cela ne vaut pas la peine de partager l’optimisme des analystes du premier groupe ni l’affolement des analystes du deuxième. Il n’est pas possible du point du vue dialectique qu’une phase de l’histoire puisse exister sans les démons. Le problème est d’être en mesure de les évaluer objectivement, de les définir en détail. Alors peut-être découvrirons-nous qu’ils ne sont pas plus méchants envers nous que nous ne le sommes envers eux, et surtout que nous nous sommes mutuellement indispensable. Alors il ne restera plus qu’à collaborer pour affronter les autres démons bien réels qui nous menacent : la famine, la soif, la pollution de l’environnement, le chômage, l’analphabétisme, la drogue, la criminalité.